Retour d'Auvergne
J''ai quitté Albepierre, tourné le dos au Plomb
La truffade m'appelait, me parlait d'un jambon
Comme pour me retenir à sa table charmeuse
Où s'affrontent les fromages et les tomes crémeuses
De Salers en Cantal, d'Entre-deux en plus vieux
De pounti auvergnat, en aligot moelleux
Je quittais les arvernes, je quittais le Cantal
Avec plein de recettes dans le fond de ma malle.
Arrivant vers Clermont, je rêvais de tripous
Une envie de flognarde croisait le pâté d'choux.
J'imaginais un lard aux lentilles du Puy,
Une pansette de Gerzat, un patia des Jass'ries.
Un piquenchâgne lâchait ses odeurs de poires
Pendant qu'un joli coq racontait une histoire
En cuisant lentement couvert de Saint-Pourçain
Comme on sait si bien faire du côté de Moulins
Me voilà en Berry où mijoteront bientôt
Les bons pâtés de Pâques que l'on sert tout chauds
Ou les oeufs en couilles d'âne, meurette aux échalotes,
Les crottins d'Chavignol et les noires griottes.
Berrichone campagne, champagne berrichonne
Tu étales tes vignes, et souvent tu étonnes
En proposant Quincy et Menetou-Salons
En offrant tes Sancerres aux palais de passion.
Mais me voilà déjà aux portes d'Olivet
Des eaux de vie de poire me parlent vérité
Me racontent qu'un sandre aux eaux de Loire pêché
Voulut que ce soient elles qui servent à le flamber.
Orléans devant moi lâchait si subtilement
Les effluves d'un vinaigre, que dis-je, d'un condiment!
Qui déglacerait la poêle où l'on aurait grillé
L'andouillette de Jargeau au goût si raffiné.
Et puis ce fut la Beauce, hectares à l'infini
D'où sortiront les blés, les seigles pour les fournils,
Des graines qui croqueront sous les dents des gourmands
Dans ces tranches de pains que l'on dit paysans
Et enfin j'arrivais dans mon Perche, fatigué,
J'avais faim !…..
Faim….
…De boudin de Mortagne et de terrines maison,
De tartes aux pommes dorées, de cidre percheron
De rillettes sarthoises, de distillats secrets
Qui relèveraient le goût de mon café sucré.
MD
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